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Nouvelle collaboration... - Coupe ou Championnat ?
Coupe ou Championnat ? L’ « être ou ne pas être » du ballon rond…
Par Pierre-Richard Thomas (suivez-le sur Twitter @prthomas10).
Laquelle de ces deux compétitions majeures revêt le plus grand prestige? Lequel de ces deux grands objectifs de la saison d'une équipe élite du Québec a le plus d'importance? Quel vainqueur est le plus significatif ou le plus méritant du titre de la meilleure équipe provinciale de l'année, le premier de la ligue/championnat ou le gagnant de la coupe? Une fois cette dernière réponse trouvée, qui devrait-on envoyer au championnat canadien, la meilleure équipe de l'année ou le lauréat de la coupe, peu importe qui c'est?
Beaucoup de questions, c'est vrai, mais elles m'apparaissent toutes pertinentes et incontournables. En quête de consensus comme point de départ, je me permets d'énoncer une prémisse qui affirme que les joueurs québécois, les personnes qui les encadrent et toute personne du Québec qui s'intéresse de près ou de loin aux performances et résultats de nos clubs de soccer sur la scène nationale souhaitent la victoire ultime, une médaille d'or.
La Coupe du Québec est notoirement reconnue comme la plus ancienne forme de compétition du Québec. Elle est donc prestigieuse et attire l'attention. La formule préconisée par la Fédération de Soccer du Québec (FSQ) pour conclure cette épreuve culmine lors du long week-end de la Fête du Travail au début du mois de septembre, moment durant lequel les demi-finales et les finales sont disputées pour toutes les équipes des catégories U-14 à vétérans (+35 ans) filles et garçons, femmes et hommes.
Le bourdonnement qu'engendre l'évènement qui se tient souvent dans une enceinte unique est très attrayant pour les commanditaires. Au Québec, voire au Canada, les bailleurs de fonds se font convaincre plus facilement avec des critères de mesures qui se chiffrent en termes de visibilité et de personnes qui sont touchées par leur publicité. Donc l'achalandage est le nerf de la guerre. Assurer un suivi conséquent au cours d'un championnat qui s'étire sur plusieurs mois à toutes les semaines et sur différents et nombreux terrains a beaucoup moins de chance de trouver preneur. En ce sens, il faut reconnaître que la FSQ ne fait pas fausse route. Par contre, ce n'est pas là que le bas blesse.
La formule utilisée pour la coupe commence par un tirage au sort savant qui résulte en un jumelage d'équipes issues de la Ligue de soccer élite du Québec (LSEQ) exclusivement. Certaines formations ne démarrent leur parcours qu'au deuxième tour. Indépendamment du moment qu'une équipe entame la coupe, cette dernière est jouée sur un match seul et à travers une succession de rondes programmées à toutes les quatre ou cinq semaines pendant ou parallèlement au championnat. Par conséquent, il se pourrait que la meilleure équipe du championnat soit éliminée de la coupe dès la première ronde. Le problème à ce niveau réside dans le fait que la multiplication et la disponibilité des terrains synthétiques extérieurs permettent aux dirigeants de la LSEQ d'allonger la durée du championnat, ce qui, à ma connaissance est un vœu pieu depuis nombres d'années pour tous les acteurs du soccer dans la province sans exception. On commence tôt début mai et on finit plus tard début octobre.
Les conséquences pour le championnat après l'identification de notre représentant au championnat canadien sont catastrophiques. Mon utilisation de ce qualificatif démontre mon côté conservateur qui n'est vraiment pas une dominante chez moi dans ce domaine. Je vous relaie quelques constatations dont au moins une provient de mon fief, le FS Salaberry. Une vraie hécatombe !
Premier cas, 11 septembre 2013, FSS U18 masculin AAA (meneur au classement à ce moment) affronte Centre-Sud, troisième au classement. C'est l'avant-dernier match de la saison, Centre-Sud a gagné le match aller 2-1. Est-ce normal que FSS les battent 12-0? Un de nos joueurs a inscrit huit buts. À ma demande, mon homologue m'explique que de ses 12 joueurs présents, il y en a trois qui ont été appelés en renfort, donc surclassés. Les réguliers absents sont accaparés par leur équipe scolaire secondaire ou collégiale respective. Cet état des lieux amène d'autres questions, comme si on n'en avait pas déjà assez...
Deuxième cas, le 29 septembre 2013 alors que Boisbriand et Blainville jouent un match de PLSQ. Le match qui a démarré à 11 joueurs vs 9 ne durera qu'une mi-temps. Un des joueurs jouant normalement en première division régionale a été appelé en renfort le matin du match. Un autre joueur de l'équipe adverse a préféré participer à la finale de la ligue haïtienne chez les plus de 35 ans.
À l'époque, mes congénères et moi avions l'habitude de systématiquement snober les ligues communautaires et les championnats scolaires parce que la qualité de l'encadrement et/ou le niveau de jeu étaient très en dessous de celui de la LSEQ. Depuis, ces entités ont progressé à plusieurs égards et forcent donc le respect et suscitent un intérêt de plus en plus marqué chez les joueurs et aussi chez les parents des plus jeunes (sec. I à III) car ils trouvent dans la structure scolaire des avantages sous forme d'allègement logistique. En d'autres mots, ils n'ont pas à faire autant de taxi.
Peut-on empêcher le progrès ? Peut-on être contre la vertu ? Poser la question, c'est y répondre. Lorsqu'on n'avance pas, on stagne. Certains diraient même qu'on régresse, surtout si d'autres progressent. L'Académie de l'Impact pousse dans le dos du Centre national de haute performance (CNHP). Les ligues récréatives, communautaires ou privées mettent au défi la capacité des clubs à retenir leurs joueurs de 18 ans et plus. Les équipes/programmes universitaires avec leurs moyens généreux hypothèquent de plus en plus l'étoffe des équipes élites, surtout à partir de la mi-août.
La multiplicité et la diversité des formes de soccer ou de football n'a pas pris naissance au Québec ou au Canada. Ce phénomène est global : soccer traditionnel, futsal, soccer-tennis, beach soccer, jorkyball, football avec bandes, amenez-en... Il faut donc être proactif, se regarder dans la glace, démontrer un peu d'ouverture d'esprit pour rester compétitif.
Ce n'est pas de mon cru mais j'endosse tout à fait la proposition d'un collègue compétent et méritant, acteur lui aussi du soccer au Québec et qui m'a filé l'idée qui suit : Pourquoi ne pas arrêter le championnat une semaine plus tôt, soit à la troisième semaine de septembre. Cela permettrait de tenir un match de barrage entre le vainqueur de la Coupe du Québec et le premier au classement de la saison régulière? Évidemment, s'il s'agit de la même équipe, le match de barrage n'a pas d'objet. Ainsi on pourrait au moins accroître l'intérêt pour la ligue et éviter/diminuer le nombre de défections en masse qu'on vit actuellement. Surtout, on s'assurerait que la meilleure équipe sur toute la saison se retrouve au bout du processus.
Est-ce le terrain qui dicte les décisions administratives de soccer au Québec? Est-ce que le développement (on pourrait aussi écrire le bien-être de l'athlète) du joueur et de la joueuse est placé en avant de tout, au-dessus de tout ou au centre de tout? Un sujet juteux que je vais finir par coucher sur papier.
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